SIDI IFNI La ville au nom mythique
Convoitee dès le XVIIIe siècle par les puissances coloniales, car étant l’un des rares points d’accès à cette côte aux falaises inhospitalière, Sidi Ifni est resté enclave espagnole jusqu’en 1969. Depuis quelques années, un grand chantier de rénovation a été mis en œuvre pour redonner un nouveau souffle à cette cité. Actuellement, Sidi Ifni dispose d’une jolie station balnéaire possédant une grande plage de sable fin, de jardins et d’artères où il fait bon flâner l’après-midi.
L’architecture de cette petite ville qui tire son nom de celui d’un saint homme, témoigne encore d’une présence espagnole qui a duré plus d’un siècle. Située à une trentaine de kilomètres au sud de Mirleft, la ville conserve encore quelques vestiges de cette présence, comme le « paseo maritimo » ou les jardins publics qui gardent encore une saveur d’Andalousie. Les maisons blanches de forme cubique, posées près d’un bouquet de palmiers évoquent irrésistiblement les affiches de voyage d’autrefois. Le petit hameau bâti autour d’un marabout au débouché d’un Oued est actuellement une ville assez florissante qui fonde son activité sur la pêche. Sidi Ifni est en effet, aujourd’hui une station balnéaire possédant une grande plage de sable fin, plus propice à la pratique de la planche à voile et du char à voile qu’à la baignade, car les rouleaux de l’Atlantique la rendent dangereuse mais qui, plus sauvage qu’Agadir, attire des plaisanciers désireux de s’écarter des sentiers par trop battus.
La plage, qui s’étend sur 8 km, est coupée par quelques criques et de belles falaises. Les plages des environs commencent par ailleurs à être connues des surfeurs. Ceux qui restent quelques jours semblent envoûtés par cette ville où le temps semble être suspendu et y reviennent souvent Il faut prendre le temps de flâner dans cette ville, toute blanche et bleue, subtilement délabrée, dont émane un charme prenant et vaguement nostalgique. Autour de la place Hassan II, ombragée de palmiers et bordée d’immeubles jadis prestigieux, s’élève le quartier colonial dont les bâtiments semblent menacer ruine. Posée en bordure de falaise, la promenade de front de mer, autrefois monumentale, paraît s’effriter sous l’action conjuguée des vagues, du vent et du sel, et menacer à tout instant de s’effondrer dans l’océan. Plus loin, le marché central, enfermé dans une muraille crénelée est à parcourir. Tout autour, sont installés d’innombrables petits cafés aux parois tapissées de carreaux.
En fin d’après midi, la ville s’anime et les terrasses sont envahies : c’est l’heure du « paseo », la promenade traditionnelle du soir. Le brouhaha des conversations, où reviennent parfois des mots espagnols, semble étouffé par la brume qui descend alors souvent, portée par les vents venus des Canaries, et vient créer une atmosphère étrange, vaguement irréelle qui contribue au bien être inexplicable qui s’empare du promeneur.